Une deux, une deux, tels étaient les paroles du maître d'orchestre qui de sa baguette en racine de roncier géant du désert, faisait battre la mesure aux pauvres enfants enchainés dans une malchance crasseuse qui se devaient de l'accompagner dans une tâche des plus... inintéressantes. Aaaaahhh... Pourquoi m'avait-on donné une mission aussi stupide alors qu'a côté, on proposait de servir d'escorte à un bel homme d’à peine 20 ans, charmant comme tout, et c'était ma cul serrée de sœur qui avait héritée de cet honneur. Et moi ? MOI ! Je me retrouvais à tortiller mon magnifique derrière dans la boue, l'eau, et la puanteur, pour aider un vieux croûton qui me reluquait de travers alors qu'on avançait vers les rizières, à ramasser son vieux riz insipide. Ces hommes, tous des gros vicieux... Peut-être pourrais-je user de mes charmes (seulement naissants hélas) pour amadouer le croulant au regard trempé de lubricité pour m'émanciper de cet ingrat devoir, et laisser à mes petits camarades le soin de réaliser le travail à ma place ! Ce serait parfait oui, mais malgré son regard, ses yeux vicieux, il semblait être plus du genre à brailler comme un pourceau prit en faute que d'accepter l'évidence, et il me semblais bien impossible dès lors de corrompre ce gros lardon sur patte accompagné de sa saucisse sur patte qui grognait à chaque foulée que nous faisions.Quel était son nom au vieux déjà ? Aaaah, je m'en rappelais plus, et on venait tout juste de partir que j'avais d'ores et déjà faim, et l'envie d'aller me plonger dans mon armoire pour changer de tenue... Pourquoi suis-je autant malchanceuse !
- Mr Takeshin ! On arrive bientôt ? Ca fait déjà 20 minutes qu'on marche, elles sont où vos rizières malodorantes ?
- C'EST TAKESHI CREVIIIINDIEU DE GAMINE ! MARCHES AU LIEU DE PARLER, CA IRA PLUS VITE BON SANG DE BONSOUAR !
- Oui Mr Takashier
- TAKESHIN CREVINDIEU !!! A L'ATTAQUE TAKETAKE ! COURS LEUR APRES QU'ON ARRIVE PLUS VITE !
- OOOOUAAAAFFF !
La merguez velue qu'était ce petit rat aux yeux noirs, nous courant après dans un concert d'aboiements tonitruants, eut au moins le mérite de nous faire passer le temps plus vite sur le chemin. Ainsi, après une dizaine de minutes de course soutenue, nous arrivâmes face des grandes étendues sablonneuses au bout desquelles, de larges promontoires rocheux se dressaient. Avançant dès lors à un rythme plus lent, nous finîmes par pouvoir constater que ces rochers servaient de bassin, contenant l'eau qui inondaient les cultures de riz du vieillard puant. Malgré tout, il était incroyable de voir de telles étendues d'eau, mais surtout de verdures, cette mousse aux éclats d'émeraude qui tapissait les rochers, les sortes de lierres et petits buissons qui cerclaient les bassins, formant une barrière végétale... Oui, très étrange de voir tout cela au milieu du pays du vent, le désert infini, le sablier éternel dans lequel chaque jour, chaque paysage, se ressemble inlassablement. C'était beau, c'est tout ce qu'il y avait à dire, mais l'odeur elle, était pestilentielle. Alors que je plongeais avec consternation, mes yeux d'ambre dans l'eau boueuse et putride, le vieux schnock m’appela moi, et un jeune genin du même âge que moi (d'une laideur épouvantable soit dit en passant), et nous invita à le suivre, afin de réaliser une autre tâche.
Un peu plus loin, se dressait une barricade derrière laquelle plusieurs énormes buffles broutaient paisiblement les épais tapis de mousse recouvraient la zone, arrachant allégrement la substance gluante et puante collée aux rochers. Le vieillard tonna en rigolant que nous deux, allions devoir nous occuper des bêtes, qu'elles devaient être brossées, et que l'eau devait être servit dans les bassines afin qu'elles puissent se revigorer afin d'être harnachés, et misent au travail. Je m'approchais, lentement, mais sûrement, des animaux qui mastiquaient bruyamment, sous le regard inquisiteur du chien que j'avais décidée d’appeler Paté en Croûte. Puis, un son, un bruit, une plaie, la chose la plus détestable qui soit vint titiller mes tympans dans une cacophonie discordante, comme si un orchestre tout entier s'était mit à jouer de trompettes à moitié bouchées. Des mouches, les insectes les plus énervants, et écœurants au passage, volaient en un véritable essaim autour de l'animal dont je devais m'occuper, dans un bzzzz assourdissants. Il était hors de question que je brosse un animal habité par de tels démons, et dont l'odeur de fourrure était aussi forte que du purin. La princesse que j'étais n'avait point à se salir les mains.
Heureusement que les hommes sont... stupides, un simple regard, un clin d'oeil, et cet idiot qui m'accompagnait se mit à faire tout le travail ingrat à ma place, tandis que je portais de petites bassines d'eau pour remplir les abreuvoirs, ce qui en soit, était déjà moins pénible.
Au final, la journée se termina assez rapidement, et contrairement à mon comparse, couvert de crottins, de poils, et porteur d'une odeur suffocante, et les autres, trempés d'avoir travaillé aux rizières, je m'en sortais plutôt bien. Lorsque le paysan nous relâcha, je m'empressais de rentrer valider ma mission afin de raconter mon épuisante journée à One-nee-sama par la suite ! Sur le chemin du retour, je finis par croiser Anya, qui rentrait en larmes de sa mission. Apparemment, l'homme qu'elle devait escorter semblait lui avoir mit la main aux fesses. Quel manque de goût étonnant de sa part, mais j'étais surtout jalouse, cela aurait du être moi à cette mission !